L’élevage des reines est uniquement pratiqué à partir de larves provenant de reines inséminées artificiellement et qui appartiennent à des lignées testées pour leurs performances. Pour ce contrôle, on élève quelques reines qui sont fécondées naturellement. Une reine donnée n’est utilisée pour l’élevage qu’après son premier hivernage et le contrôle de la production printanière de ses colonies filles ; ces dernières doivent donner satisfaction à plus de 75 %.
Un certain nombre de conditions doivent être remplies pour obtenir les meilleurs résultats. En effet, le patrimoine génétique ne peut s’exprimer pleinement si les conditions suivantes ne sont pas respectées :
Il n’y a pas de dégradation du matériel génétique, mais bien de la vitalité au cours de la vie de la reine. Il est également vain d’élever des reines à partir des œufs d’une reine mère en cours de remérage (supersédure) ; en effet ces élevages ne donneront pas satisfaction (voir aussi à ce sujet les textes du Frère Adam).
Dans nos régions, au cours de certaines années, les reines qui éclosent en juin sont de petite taille, mi-abeilles, mi-reines. Pourtant les cellules royales sont normalement soignées par les ouvrières, même dans les élevages avec des cellules royales plus nombreuses que d’ordinaire. Un surplus de gelée royale se trouve dans les cellules, phénomène auquel on n’a pas encore trouvé d’explication. Lors de discussions avec des apiculteurs de France et d’Allemagne, ceux-ci m’ont confirmé que ce phénomène existe aussi chez eux. L’explication en est certainement que lors d’un butinage intense du miellat, les ouvrières délaissent l’élevage pour se consacrer principalement à la récolte du miel. On sait, d’autre part, qu’au cours d’une année de miellée importante, les reines et les mâles produits sont en moyenne de moindre qualité qu’au cours des autres années.