À côté des ruchettes de fécondation contenant 6 cadres à la mesure de celles du rucher, nous utilisons à la station de fécondation, des ruchettes en polystyrène expansé ayant un plancher, un corps de ruche et un couvercle qui s’emboîte.
Le polystyrène de haute densité (100 g par litre) n’est pas grignoté par les abeilles ; il protège les petites unités du froid et de la chaleur. Surtout, la consommation est très réduite et les abeilles restent en bonne santé. Même en plein soleil, elles ne fuient pas la ruchette en polystyrène comme c’est souvent le cas des ruchettes en bois. La peinture extérieure est de qualité murale acrylique. Plancher grillagé sur 2/3 de la surface. Pour économiser la nourriture sous les climats plus frais, une plaque peut être placée sur la grille. Un récipient pour candi ou sucre liquide est incorporé à la ruchette. Le trou d’envol se trouve sous la ruchette ; il est ainsi protégé des intempéries et permet d’éviter le pillage.
Il peut contenir 6 cadrons (demi-cadre de hausse Dadant), mais également, par superposition de deux corps, 6 demi-cadres de corps DB.
Pour faciliter le travail, les ruchettes sont placées par quatre sur des supports à hauteur de travail, les trous de vol étant dirigés vers les quatre directions. À la fin de la saison d’élevage, les cadres des ruchettes destinées à passer l’hiver sont regroupés dans trois corps avec une reine, le couvain est réparti dans les deux unités du bas.
Les colonies étant abondamment nourries, leur hivernage ne pose pas de problème si on prend la précaution d’échanger le couvercle supérieur par une plaque d’isolation bitumée permettant l’évacuation de l’humidité. Une protection par un sac-poubelle en plastique empêche les détériorations par le pivert pendant l’hiver. Ce sac est simplement glissé sur les ruchettes mais doit rester ouvert en bas sans quoi il y aura formation d’eau de condensation à l’intérieur des ruchettes superposées. Il a été constaté que les oiseaux évitent de visiter les ruchettes si l¹on utilise des sacs de couleur bleue.
Grâce aux cadres normalisés (standard), le rassemblement des cadrons peut se faire en fin d’élevage dans des hausses Dadant avec une reine. Ils serviront au printemps suivant pour renforcer des ruchettes.
Début avril, les ruchettes sont surpeuplées par de jeunes abeilles. Chaque semaine, nous intercalons un ou deux corps avec 6 cadrons dans les corps contenant le nid à couvain. La reine s’empresse de garnir les nouveaux cadres de sa ponte : une nouvelle unité est ainsi formée. Même les baisses de température n’entravent pas le développement grâce à l’isolation exceptionnelle. À condition de bien nourrir, des tours comprenant jusqu’à huit corps bourrés d’abeilles et de couvain sont disponibles au début du mois de mai.
Fig. 9. Ruchettes de fécondations Mini-Plus en plein développement printannier. Photo Jos Guth. |
Fig. 10. Vue partielle de la station de fécondation. Photo Jos Guth. |
Lorsque les cellules royales sont prêtes à éclore, nous répartissons les cadrons et nous obtenons par ruchette hivernée entre 14 et 16 ruchettes peuplées, sans avoir besoin de les renforcer avec des abeilles en provenance de colonies de production, ce qui est important, car les abeilles sont rares et indispensables en début de saison. Trois cadres de couvain avec abeilles et provisions sont placés dans un nouveau corps. À côté se trouve un cadre garni de cire gaufrée. La cellule royale introduite avec protège-cellule est placée entre deux cadres de couvain. Nourries au candi, les ruchettes, le grillage du plancher étant ouvert, sont isolées pendant trois jours dans un local sombre avant d’être transportées à la station de fécondation. L’isolement est nécessaire pour permettre l’union de la petite colonie et la reconstitution de la grappe. Par la suite, lors du retrait de la reine fécondée, une nouvelle cellule protégée est immédiatement introduite. L’acceptation est très bonne, même en présence de couvain ouvert, à condition que la nouvelle reine soit de bonne constitution. Le lendemain de l’éclosion, elle est marquée. Il est facile de repérer la jeune reine, car à cet âge elle se déplace lentement sur les cadrons. Si la reine s’avère être de constitution anormale, on la remplace par une cellule royale.
Fig. 11. Contrôle de l’éclosion de la reine. La cellule royale est munie d’un protège-cellule. Photo Jos Guth. |
Quatre cadrons par unité suffisent à maintenir une bonne population, ce qui simplifie la recherche de la reine. Pendant les années de miellée normale, les ruchettes s’approvisionnent elles-mêmes en nourriture, autrement le nourrissement (à l’arrosoir, ce qui est rapide) au sucre dissous dans les proportions de 2 : 3 est nécessaire. Une planchette dans le récipient du plancher évite que les abeilles ne se noient. La prudence est de mise pour ne pas provoquer le pillage par déversement de sirop sucré au cours du nourrissement.