Fécondation dans la propre race, avec des sujets apparentés de manière étroite. Sert à garder et à stabiliser des aptitudes économiques et d’activité. Par sélection, on arrive petit à petit, à éliminer des facteurs négatifs. L’élevage se base sur la stabilité et la permanence. Ceci spécialement dans le croisement et la combinaison de races différentes.
Sans race pure, tout ne serait qu’improvisation et hasard.
Facteurs négatifs:
Suite à des fécondations entre individus parents, la consanguinité s’installe et des facteurs négatifs comme la perte de la vitalité, de la productivité, etc., apparaissent.
La consanguinité se limite aux aptitudes existantes et rien de nouveau ne peut se créer.
Pour conserver les souches de race pure, on peut faire des croisements à l’intérieur de la même race, mais avec des écotypes d’autres origines.
Par exemple : La noire, la Savoyarde (de M. Bernard) avec les mâles sélectionnés des Vosges ou de Seine-Maritime.
Ce moyen nous permet de quitter le terrain de la consanguinité. Le résultat est une abeille rustique à bon rendement.
D’une race, on ne peut faire plus que ce qu’elle contient au départ. Comment opérer :
Après que les lignées de la race locale sont bien stabilisées et au moment où il s’avère indispensable d’introduire du matériel génétique nouveau, il faut songer à se procurer quelques bonnes reines d’un éleveur d’une autre région. Le mieux serait d’emporter une découpe de cadre avec des ¦ufs âgés de 2 jours de la meilleure colonie à caractéristiques irréprochables. À partir de ce patrimoine génétique, on élève plus de 20 reines qui sont fécondées naturellement. Après avoir fait leur preuve dans des colonies de production, on choisit les 4 ou 5 meilleures colonies qui serviront comme producteurs de mâles. Les jeunes reines élevées à partir des différentes lignées de l’abeille locale sont inséminées avec le sperme des mâles de ces nouveaux venus. Àleur tour, on sélectionne parmi ces nouvelles lignées en faisant des élevages à partir des mères les plus prometteuses et on arrive ainsi à adapter et à améliorer l’abeille aux conditions locales. Pour chaque région, une sélection locale est nécessaire pour aboutir aux meilleurs résultats.
Des contrôles du rendement et l’évaluation de toutes les données sont la base du progrès.
Le croisement adéquat de différentes races permet de bénéficier pleinement des travaux antérieurs effectués sur les races pures, ainsi que d’avantages économiques considérables. En première génération (F1), l’effet d’hétérosis joue un rôle non négligeable de productivité, mais des facteurs négatifs s’accentuent, comme la tendance à l’essaimage qui augmente dans certains croisements.
Le comportement change également si nous inversons le croisement.
Exemple : les reines Buckfast avec les mâles carnioliens. L’inverse augmente la tendance à essaimer. Les races buckfast, carnioliennes et italiennes se croisent sans aucune altération de la douceur. Mais toutes les races croisées avec l’abeille noire mellifica, donnent en F1, des descendants plus agressifs mais en général beaucoup plus productifs que la race locale.
L’utilisation de reines F2, F3 est à déconseiller en fécondation non contrôlée.
Avant d’opter pour une autre race que la race locale, on doit être éleveur de reines, sans quoi l’envie d’avoir une abeille douce, tenant bien le cadre et productive, ne restera qu’un rêve et on devient pour l’entourage, un foyer de mâles bâtards.
Un facteur à considérer lors de croisements contrôlés entre races différentes est le fait qu’un plus grand nombre de reines doit être écarté qu’au cours de croisements entre lignées de même race.
Cependant, après quelques générations, comme dans la race pure, une stabilité dans la reproduction est obtenue avec un nombre très limité de reines ne donnant pas satisfaction. Par la suite, la combinaison entre les nouvelles lignées ouvre un potentiel immense de caractéristiques différentes.
Quasiment, chaque race peut être adaptée à une région donnée sous condition d’écarter scrupuleusement toutes les unités défaillantes. Quatre à cinq années sont nécessaires aux plus exercés pour élever de telles souches adaptées.
Un conseil : lors d’un changement de race, opérer celui-ci en étapes successives avec un petit nombre de reines. Apprendre à travailler, étudier le comportement et, par la suite, après l’obtention de résultats positifs, plus rien ne s’oppose à un changement total, mais sans oublier toutefois de pratiquer un élevage contrôlé.
Pour une étude plus ample des différentes méthodes de la sélection, on se référera au livre du Frère Adam: Les croisements et l’apiculture de demain.
Chaque apiculteur qui veut travailler de façon intensive doit être éleveur. Ce sont les jeunes reines qui garantissent en premier lieu le succès et il est bien trop onéreux et non-rentable d’en acheter annuellement chez un éleveur. Pour avoir du matériel d’élevage avec les caractéristiques souhaitées, on s’adressera à un éleveur sérieux.
C’est une loterie que d’acheter une seule reine pour l’élevage surtout si on envisage de bâtir tout son rucher sur cette unique reine. On devrait acquérir un minimum de 3 à 4 reines d’une lignée donnée, les comparer entre elles et reproduire à partir de la meilleure, ceci seulement après contrôle des descendants.
À partir de ces reines, il faut réaliser un élevage dès la première année pour apprécier le comportement des descendantes à l’hivernage et à la production printanière.