Aperçu des chapitres et de leurs conclusions, des tableaux et des illustrations.
L’élevage des abeilles nécessite, contrairement à ce qui fut fait précédemment, que l’on se base sur les lois de la génétique moderne.
Elever, cela veut dire ...
- transmettre les bonnes qualités d’un organisme vivant à ses descendants;
- augmenter les bonnes qualités aux dépens des mauvaises;
- et augmenter particulièrement certaines qualités intéressantes.
On peut différencier les périodes suivantes dans les tentatives d’élevage apicole précédents:
- une simple « Acclimatation » (DZIERZON)
- un élevage de reine (commercial) au moyen d’aides raffinées (WANKLER, américain),
- un « élevage basé sur la race » de l’abeille indigène comme étant une « race de couleur typique" ou plutôt une « race de choix » (aujourd’hui=1919).
Aujourd’hui malheureusement, la perfection dans l’art de l’élevage des abeilles n’est pas encore possible. Il nous apparaît cependant fondamental de faire remarquer les principes périmés. Il faut aussi suggérer en particulier à nos sélectionneurs les tours de main les plus modernes.
On peut différencier trois objectifs possibles pour l’élevage apicole:
- un élevage sportif ou dilettante,
- un élevage à objectif scientifique,
- et un élevage à but économique.
L’élevage dont l’objectif est économique doit s’appliquer à développer, indépendamment de la couleur, — l’anecballie (lenteur à essaimer) — la fécondité — la résistance aux maladies — l’ardeur collective (avec toutes ses implications) — un tempérament raisonnable — le bon comportement en hiver et face au mauvais temps.
Chez l’abeille, un grand nombre de qualités peuvent être soit transmissibles à la descendance, soit non transmissibles. Pour beaucoup de qualités, il est très difficile de savoir si la colonie fille va conserver cette qualité souhaitée que possédait la colonie mère.
Chez l’abeille, la couleur est une qualité transmissible qu’il est possible d’étudier vraiment facilement. — Des particularités connues de l’ardeur collective, significatives économiquement, sont transmissibles.
Fig. 1. Parties de la même plante de pissenlit, l’image de gauche montre son développement dans la plaine, celle de droite dans la montagne. D’après BONNIER de BAUR.
L’arbre généalogique de l’abeille dévie fortement de ceux des autres animaux d’élevage, parce que les faux-bourdons n’ont ni père ni fils (mais ils ont un grand-père et des petits-fils), et parce que les reines n’ont qu’un mari, et inversement. [NdTr: En 1919, la fécondation multiple des reines n’était pas encore connue. Par la biologie moléculaire actuelle, on a pu prouver:
Tableau 1. Table généalogique (Pedigree) de l’étalon Pantaleon. WILSDORF en 1912.
La manière de réaliser un pédigree pour l’abeille ne peut pas être copiée sur les arbres généalogiques habituels.
Fig. 2: Présentation démodée de l’apport des différentes générations. D’après GALTON dans GOLDSCHMIDT.
Fig. 3: Table généalogique d’une abeille femelle ouvrière ou reine.
La série de nombres (type Fibonacci) joue un rôle important. Les relations de sexe des ancêtres d’une abeille ne sont pas 1:1. Environ 61,8% les ancêtres sont des femelles. On ne sous-estime par conséquent pas la valeur reproductrice des mâles!
Les qualités masculines peuvent être transmises par la reine, de même que les qualités féminines. Car la reine ne transmet pas seulement les informations pour les qualités féminines, mais aussi celles pour les qualités masculines. De même pour le mâle. Dans chacun des reproducteurs on doit retrouver les deux informations sexuelles.
Il n’y a chez la reine qu’une seule information héréditaire féminine. Que leur descendance féminine soit ouvrière ou reine, cela n’est décidé que par les conditions de vie et de milieu (alimentation).
Fig. 4: Têtes d’abeilles femelles après un élevage anormal. D’après KLEIN.
Fig. 5: Pattes arrières d’abeilles femelles après un élevage anormal. D’après KLEIN.
Lors de la fertilisation de l’œuf, les chromosomes paternels et maternels se réunissent toujours deux par deux, et ce, dans un même nombre.
Lors de la maturation, aussi bien les cellules sexuelles masculines que les féminines, voient le nombre de leurs chromosomes diminué de moitié.
Fig. 6: Spermatozoïdes, pénétrant dans l’œuf de l’abeille. D’après NACHTSHEIM.
Fig. 7: Fertilisation de l’œuf d’abeille. Association du noyau des cellules masculines et féminines. D’après NACHTSHEIM.
Les informations héréditaires paternelles sont transférées dans le nouvel organisme vivant avec les chromosomes paternels, ainsi que les informations héréditaires maternelles avec les chromosomes maternels. Chaque caractère du descendant (mâle ou femelle) sera donc basé sur une paire d’informations (éléments l’un paternel et l’autre maternel). Lors de la fructification suivante (cellule sexuelle chez le descendant), cette paire de chromosomes réunis sera à nouveau scindée au cours des divisions de maturation suivantes.
Fig. 8: La répartition par paires des chromosomes sur la base de leur taille. D’après WILSON.
Les exigences de base suivantes sont nécessaires pour vérifier l’exactitude de la transmission des informations héréditaires (d’abord type théorique!): L’élevage scientifique des abeilles devrait requérir :
- le croisement d’un type d’abeille le plus pur, pour une seule caractéristique facilement discernable,
- le recroisement d’animaux apparentés serait très souhaité.
Fig. 9: Croisement des Mirabilis jalapa rosea et alba (Belle-de-nuit). Exemple du Mendélisme pour une paire de caractéristiques avec un héritage intermédiaire.
La tâche de l’élevage scientifique des abeilles serait d’établir les formules de transmission héréditaires pour les différents caractères de l’abeille, observer et désigner les plus différentes des informations héréditaires des principales races d’abeilles. Des formules de transmission une fois établies, leur utilisation pour le praticien devrait être chaudement recommandée.
Tableau: Echiquier pour une paire de caractéristiques.
La division réductionnelle sépare aussi les paires d’information héréditaires (comme elle sépare les paires de chromosomes), de sorte que ces informations héréditaires peuvent soit disparaître, soit être combinées à nouveau lors de la fertilisation. C’est comme cela chez l’abeille femelle. Chez le mâle, ces particularités sont différentes, voir aussi à ce propos le chap. 48.
Fig. 10: Les chromosomes lors de la transmission d’une paire de caractéristique.
Le croisement répété d’animaux apparentés favorise l’apparition d’organismes vivants à caractères héréditaires purs [appelés homozygote].
Original auf deutsch:
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Vorwort —
Einleitung]
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