Faux-plancher réalisé en tenant compte, ici, de la légèreté de l’ensemble et de la facilité d’exécution. Pour le protocole de cette fabrication, photo après photo, voir le beau site de Céline Gobin.
Il est réalisé en contre-plaqué de 2.5 mm - ou plus épais si l’on dispose de chutes de taille suffisante.
Le trou central d’environ 60 mm de diamètre est équipé d’une grille à reine, mais cette grille est remplacée par une grille à mâles dans les ruchettes placées dans une station de fécondation reconnue (la reine passe, les mâles ne viennent pas perturber le milieu). Les abeilles sortent et rentrent par la grille et la partie inférieure du trou d’envol de la MiniPlus (non visible sur les photos).
La plaque empêche les rayons du soleil réfléchis de parvenir dans la ruchette ce qui exciterait la reine à vouloir sortir, éviter de placer une grille plus grande par ex. : sur la largeur de la ruchette car l’effet escompté s’annulerait (la peinture intérieure a la même fonction). Autre avantage du plancher … cela empêche les constructions intempestives sous les cadres. De plus, en cas de mort de la reine, on la retrouve dans la ruchette car les abeilles ne peuvent emporter son cadavre, et une fille éventuelle ne peut faire de vol de fécondation. La ruchette peut aussi plus facilement se défendre en cas de tentative de pillage.
Pour la sécurité de la reine et pour éviter une fécondation naturelle non désirée.
Bien construit signifie que la grille est fixée sur la partie supérieure du faux-plancher. Dans cette disposition, une reine qui cherche - et qui est sollicitée activement par les ouvrières - à sortir, surtout en cas de très beau temps (soleil), peut être distraite de passer par cette réelle sortie pour se disperser et chercher sur les bords du faux-plancher. Par contre, si la grille est à l’entrée ou sur le dessous du faux-plancher, la reine s’y trouve alors dans une impasse et peut finir par être "poppée" à travers la grille avec l’aide des abeilles. Elle n’a à cet endroit aucune chance d’être distraite par la possibilité d’une autre voie.
Autre avantage du faux-plancher : éviter une attaque de pillage de cette petite entité tant que son intégrité est fragile. En effet, dans une mini normale, une pillarde, une guêpe peuvent passer la porte brutalement et ensuite peuvent se faufiler à gauche ou à droite vers l’extérieur de la petite grappe et perpétrer leur pillage. Par contre, avec un faux plancher à trou central, il y a un second lieu de contrôle plus près du bord de la grappe et donc mieux surveillé par les quelques gardiennes. De même que la reine est gênée dans sa quête d’une sortie, ces pillardes sont distraites par une quête d’une entrée non-contrôlée.
Un accessoire intéressant pour une ruchette destinée à des copulations sur une station de fécondation. Ces ruchettes que l’on importe sur la station quand les reines ont 6-8 jours pour profiter au maximum des 15 jours autorisés et doivent donc posséder dès le premier jour d’une reine mature et nubile. Il faut que cette reine ne sorte pas avant le voyage. Mais il faut aussi que les mâles ne sortent pas après le voyage. Pour ces deux raisons, j’ai conçu une grille double, d’un côté grille à reine,de l’autre grille à mâles - une modification légère d’une grille Nicot, dont certains trous ont été agrandis à 5,2 mm. Au moment du peuplement, cette partie de la grille est obturée par une large bande de "scotch collant". Cette bande empêche la reine de sortir tant que la ruchette est sur son rucher de départ. Au moment du départ on retire ce scotch et on ferme les ruchettes : elles sont prêtes et sécurisées pour leur séjour sur la station de fécondation. Les reines pourront sortir immédiatement par les passages anti-mâles.
Parce que le soleil suscite chez la reine et les abeilles une réelle fièvre de s’envoler : ce qui n’est évidemment pas le but du jeu - au contraire.
Parce que ces abeilles viennent d’une grappe cohérente avec reine féconde et se retrouvent dans un environnement totalement différent - plus de ruche, plus de reine féconde, plus de rayons bâtis, un tas d’abeilles inconnues. Même quand elles ont été endormies au CO2 ou à la fumée de tabac ou encore groggy pas aspersion d’eau, il faut qu’elles se rendent compte de leur nouvelle grappe et nouvelle reine vierge sans possibilité de se répandre partout affolées, perdues, à la recherche de leur ancienne grappe. On évite donc la seule possibilité de retrouver leur ancien statut. Et on leur donne le temps de rencontrer et re-connaître leur nouvelle reine. Il faut, pour effectuer cette difficile passe laisser une bonne aération aux mini-colonies car la première étape est une fièvre gigantesque qui peut même faire fondre les cires des rayons de la colonie.
Réponse :
En tout cas, pas avant que la reine ne ponde car rien ne dit qu’elle ne va pas tenter de faire un vol de fécondation ! Cela c’est le strict minimum ! Quand elle pondra, ce risque sera, en principe, exclu.
Mais réflexion supplémentaire …
Les reines inséminées, privées de copulations, sont plus lentes à acquérir leurs phéromones (on pense: 1,5 à 2 mois de ponte). Et donc leur populations sont moins aptes à défendre leur colonie. De plus, la population des minis va commencer à décroitre au fil du temps et donc être plus sensibles au pillage, surtout quand la saison de récolte se termine.
De tous ces donc on tire comme conclusion que tant que la population de ces minis ne déborde pas, il est plus que prudent de laisser le faux-plancher aussi longtemps que nécessaire pour garantir la sécurité de la reine et de cette petite entité qui démarre car la défense contre les pillardes et les guêpes se fera plus facilement avec que sans.
Une narcose est destinée soit pour immobiliser une reine pendant son insémination, soit pour provoquer son oviposition (mise en ponte). On narcose également un paquet d’abeilles pour pouvoir plus facilement et plus régulièrement peupler des mini-ruchettes (apidea, kieler ou mini-plus). La narcose se fait avec du CO2 gazeux, provenant d’une bouteille où il se trouve sous pression, au moyen d’un détendeur. Il faut être conscient que la détente refroidit très fort le gaz et peut geler les abeilles si l’on agit trop brutalement. Généralement la narcose se fait dans un récipient dont le fond est clos car le CO2 gazeux est plus lourd que l’air. On emploie donc soit un bocal, soit un sac plastique, soit un seau.
Sur son site, Céline Gobin écrit qu’elle narcose les reines la veille de l’insémination. Par contre, avec les Goulettes, je pense que vous le faites une heure avant l’insémination.
Quel est l’intérêt de cette première narcose ?
Au cours des expériences d’insémination on s’est aperçu de plusieurs choses:
L’immobilisation de la reine nécessite son anesthésie, réalisée au moyen d’un flux de CO2 plus ou moins réchauffé car la détente le refroidit. Après cela on replaçait la reine, cloîtrée dans sa ruchette. Et on attendait que cette reine ponde. Cela arrivait généralement dans le mois qui suit. Mais parfois pas. Et on a essayé une seconde narcose qui permet à la reine de pondre immédiatement.
À partir de cela, il a semblé plus pratique de réaliser, dès le début, une seconde narcose de 5-10 minutes pour induire plus vite l’oviposition. Ce qui semble être le cas. Peu importe le moment où cette seconde narcose est faite, pour autant que la reine soit nubile (cinq-six jours et plus). Certains la font le surlendemain de l’insémination, mais cela nécessite une nouvelle recherche et mise en cage de la reine. Aussi nous le faisons le jour de l’insem. Christa Winkler préconise une durée de 10 min, nous préférons nous en tenir à 5 minutes, car il semblerait que la narcose abrège la longévité de la reine.
Nous la réalisons le matin de l’insémination, pour la facilité des apiculteurs qui n’ont pas de CO2 et aussi pour que la reine ne soit encagée que le minimum de temps. Car la reine en cage semble agressée par ses suivantes, d’où blessures aux ventouses de ses pattes. Mais il n’y a aucun inconvénient à le faire la veille au soir, surtout que Céline voyage dès le lendemain matin avec ses ruchettes aux reines encagées. Mais Paul Jungels préfère encager ses reines au petit matin et les narcoser immédiatement après. Pour que le gaz ne soit pas trop froid, il fait passer le tube de gaz détendu sur son moteur chaud.
La durée de nos inséminations est tellement courte (de moins d’une minute à une minute et demie), que, dès leur sortie du tube de contention, nous ré-endormons les reines dans un petit flacon (un potiquet) où elle restera endormie jusqu’à son retour dans sa ruchette. Retour qui devrait durer quelque trois-quatre minutes (minuterie ou chrono).
D’abord, laissez-les bien tranquilles pendant trois à quatre jours au moins. Elles sont nerveuses et risquent par une fuite rapide de se faire emballer par les abeilles qui ne sont ni ses soeurs, ni ses filles. De toute manière, il faut toujours utiliser un peu de fumée lors de ces visites, non pour vous protéger des piqûres, mais pour protéger la reine contre une attaque intempestive. Même si les abeilles sont très douces pour vous, elles peuvent être mortelles pour vos jeunes reines.
Il faut visiter les ruchettes huit-neuf jours après l’insémination car à ce moment, la reine devrait être en ponte. On prend toutes les précautions, fumée et pas de chocs, pour ne pas inquiéter la reine. Si elle pond, estimer la date d’après l’âge des larvettes et refermer gentiment la ruchette.
Parce qu’on a constaté que dans certains cas, elle pond immédiatement après cette troisième narcose, mais parfois, c’est quand même un échec. On conseille aussi, si la reine ne pond pas huit-dix jours après l’insémination d’introduire dans la mini-plus un cadron d’œufs ou de jeunes larvettes. Les abeilles s’empressent de les nourrir, fabriquent de la gelée et la reine bénéficie d’une nourriture plus riche qui l’incite à pondre elle-même. Il faut, bien sûr contrôler le lendemain que les abeilles n’élèvent pas de cellules de sauveté sur ces larvettes.
Quelques reines peuvent être endormies pour cette troisième narcose par un petit apiculteur ne disposant pas de CO2 en bouteille. De la manière suivante :
Parce que après le 4-5me jour, les reines sont poussées à s’envoler, en tout cas en pleine journée. Il faut donc être très prudent et ne pas faire de recherche de reine seul, pour examiner les cadrons des deux côtés à la fois. À la fraicheur du matin ou du soir, les reines s’envolent moins facilement.
Cette question, chacun doit y penser, car il faudra décider de la mère des reines que l’on veut élever (soi-même ou par l’entremise d’un autre éleveur) …
Je ne peux que reprendre les considérations du Frère Adam sur ce sujet …
En 1987, à Grenoble, invité par le Professeur Yvon Achart, il disait …
"Dans l’élevage animal en général, il est rare que l’on entreprenne l’élevage à partir d’un individu qui se trouverait manifestement dans un mauvais état, qui serait malade ou donnant des signes de sénilité. Chez les apiculteurs, par contre, on pense que les reines issues de la supercédure seraient les meilleures. Il y a ici une erreur flagrante, clairement mise en évidence par la ruche Dadant. Effectivement, nous n’avons jamais pu trouver de cette manière une reine de souche pleinement valable. De ce fait, depuis des années, nous remplaçons ces reines lors du remplacement annuel des reines, au printemps. On les reconnaît chez nous à leur aile non clippée."
et …
"Pour les besoins de nos élevages d’essais, nous utilisons de temps à autre des larves pour le picking, issues de ruches de production. Ces reines ne se distinguent jamais par une qualité optimale. Par contre, il n’est pas difficile de comprendre que les œufs d’une reine d’élevage, qui pond moins de 300 œufs par jour, ont davantage de vitalité que ceux d’une reine pondant 3000 œufs par jour. Nos essais de comparaison le prouvent indubitablement. C’est pour cette raison que les reines d’élevage prévues à cet effet sont systématiquement mises, durant la saison d’élevage, dans des nuclei. Par contre nous évitons également tout excès d’artifice et de technicité durant la période d’élevage. Nous évitons par ailleurs, et autant que faire se peut, de garder une reine de valeur trop longtemps dans une cage."
Il est clair que des œufs de cette qualité disposent de réserve de nourriture suffisante pour pouvoir, devenus larvettes, attendre la visite des premières nourrices. Il n’y a donc pas lieu de leur mettre de goutte de gelée ou d’eau. Mais il faut qu’elles soient les plus jeunes possible.
D’autre part, il est facile de concevoir qu’une reine, à la tête d’une excellente colonie, mais qui a été fécondée naturellement au hasard, va produire des filles de qualité extrêmement variée car avec des pères divers et différents. ces différences étant le gage de la qualité de la colonie d’origine. Par contre, si la colonie d’origine, excellente elle aussi, mais avec une reine fécondée avec des mâles, frères ou cousins, sélectionnés, cette excellence provient de la très bonne qualité ET de la reine ET de ses maris. Et ses filles risquent d’être de qualité beaucoup plus homogène que dans l’exemple ci-dessus. Cela est TRES important si vous n’élevez que peu de reines. Il faut mettre toutes les chances de réussite de son côté.
Donc, ne prendre les larves pour le picking que dans des colonies avec une reine en bonne santé et à la retraite. Mais aussi, si possible, une reine provenant d’une bonne sélection antérieure et dont on connait la généalogie.
Si vous ne disposez pas de reine de ce genre, demandez sur la liste, il est clair que vous trouverez parmi les participants quelqu’un dans votre voisinage (plus ou moins) qui dispose de reine de cette qualité. Les cupules greffées peuvent voyager une heure ou deux, au frais, avant d’être introduites dans la colonie qui va les recevoir.
Je voudrais connaître la meilleure méthode pour introduire une reine vierge dans une ruchette de fécondation ? Ces ruchettes destinées soit à aller sur une station de fécondation, soit à préparer une insémination. Et que faire des abeilles accompagnant la reine vierge ?
Après avoir vécu leur éclosion, les reines ont certains comportements habituels typiques :
Par conséquent, après avoir passé les difficiles épreuves Encagement/Livraison/Transport dans la cage, les deux tiers de ces reines deviennent victimes de ces dommages accumulés. Introduire des reines vierges n’est donc recommandé que dans des situations particulières.
Voici une opération garantie à 99 % :
Que ce soit dans des ruchettes 2-4 cadres, mini-plus, kieler, apidea, le mode d’emploi est toujours le même:
C’est plus rapide que la rédaction de ce texte. Propre, pas d’abeilles écrasées. Le petit peuple reste très calme, découvre, adopte et nourrit sa reine sans aggressivité.
Les abeilles étrangères accompagnatrices des cages nous les tuons dans le congélateur, elles sont presque toujours nerveuses, aggressives, souvent nosémateuses, la plupart du temps fichues.
Dans toute la littérature abeilles on trouve l’eau et les pulvérisateurs, etc. Après avoir été trempées, mes abeilles, de retour au calme, sentent toujours le venin, cela ne me semble pas un signe d’une ambiance détendue.
Ne jamais endormir la jeune reine avec les abeilles !
Cordialement pour le Groupe des Goulettes et l’équipe de Ransart …
Jean-Marie Van Dyck